À l’heure d’aujourd’hui, où la sobriété est symbole de pureté, d’hygiène, de neutralité ou même de luxe, les designers graphiques ou les web designers s’imprègnent de cet univers, de ce style afin de faire passer des messages tout en renforçant leurs conceptions graphiques, fonctionnelles, esthétiques et efficaces.
Mais avant tout, quel est le réel objectif d’un designer graphique ? Son rôle est de communiquer, sous différentes formes évidemment. Communiquer une information, communiquer sur un produit, communiquer un message. La plupart du temps, une campagne publicitaire est accompagnée du phrase d’accroche. Or, cette dernière se doit d’être accompagné par un design la mettant en avant : sobre, minimal, ou bien chargée, complexe. Chaque message a un sens différent selon le design qui l’accompagne. En effet, comme le dit Raymond Loewy, un designer fondateur du Bauhaus, cité dans le livre Court traité du design, écrit par Stéphane Vial en 2010 : « Il semblerait que, plus encore que la Fonction elle-même, la Simplicité soit le facteur décisif de l’équation esthétique ». Selon lui, la simplicité permet de ne plus se soucier de l’esthétique. La simplicité est elle-même une force esthétique. Elle laisse entièrement la place à la fonctionnalité et/ou au message. Ceci affirme mes propos. Mon objectif étant de démontrer qu’un message peut être perçu de différentes manières selon le style graphique exprimé. Si un message est inscrit sur un support sobre, il n’est pas dénaturé par un visuel.
Je me pose alors plusieurs questions : comment la sobriété peut-elle permettre une uniformisation des informations ? La sobriété, est-elle une forme d’intemporalité ? La sobriété, a-t-elle une influence sur le sens d’un message ?
Aussi, plusieurs réponses s’accordent avec ces problématiques. Le design Suisse par exemple, il est un mouvement du design apparu dans les années 30 avec le Bauhaus allemand, puis ensuite devenu populaire après la guerre, dans les années 50, grâce à diverses écoles. Il est de nos jours connu comme le style dit international. Il existe également le style graphique minimaliste. Comme le décrit à merveille l’article écrit par l’agence de communication Isabo à propos du minimalisme : « Parce qu’il transmet le message de façon efficace et pertinente. Il permet d’assimiler rapidement un propos ou une image et d’interpeller une vaste étendue d’individus. Le graphisme minimaliste est épuré, efficace et précis. ». En effet, comme le dit cet article, le style graphique minimal est efficace. Il permet l’uniformisation globale d’une communication pour ainsi la rendre universelle. Elle devient alors compréhensible par tous.
Le minimalisme et le design suisse sont des solutions à ma problématique. Cependant, je pourrais élargir les questions : pourquoi la sobriété ? Est-elle une question d’économie financière, d’économie des moyens, d’écologie, d’ergonomie, d’uniformisation, d’intemporalité, d’efficacité ?
Pour conclure, je crois avoir le même chemin de pensée que l’auteur Danny Van Den Dungen dans le film Helvetica, réalisé par Gary Hustwit en 2007 : « Beaucoup de gens associe l’Helvetica avec les dangers de la globalisation et de la standardisation. Je n’ai pas du tout peur de cette qualité, parce que je sais que tout le monde peut faire des variations. ». C’est, selon moi, le même fonctionnement pour la sobriété utilisée dans la communication. Est-elle vraiment adaptée de différentes manières, par tous, et pour tous ? Ou bien quel est le véritable rôle de la sobriété ? La sobriété, est-elle la solution pour un plus grand impact visuel ?